Shyama Itûr-Mêr

Shyama était assise sur une bitte d'amarrage, sur le quai vide à cette heure. Seul quelques marins ivres passaient, sans la voir.
Pourtant, Shyama était quelqu'un que l'on remarquait habituellement. Pas à cause de sa bauté, non, mais parce qu'il se dégageait d'elle quelque chose d'irrésistible. Quelque chose qui rendait immédiatement le sourire.
Ni très grande, ni très épaisse, ni extraordinairement belle, elle était dans la triste moyenne. Ses grands yeux noirs répondaient à ses cheveux sombres et bouclés. Tout aurait du la prédestiner à être quelqu'un de torturée, de sombre, de mélancolique. Jusqu'à son prénom, Shyama, qui signifiait "sombre comme un nuage"...un des noms de la terrible Kali.
Et pourtant, Shyama avait pris son partit de son nom, et d'un nom sombre, elle avait fait un nom lumineux. Car après tout, les "sombres nuages" n'apportaient-ils pas l'eau ?
Shyama se mit à sourire, de ces étranges sourires qui ne se limitaient pas qu'au visage mais qui participaient de tout son être.

-"Richesse, abondance, fertilité,
la pluie est un cadeau quand elle tombe dans un coeur ensoleillé."

Eclatant de rire, et se levant, elle fit une pirouette avant de conclure.

-"Et mon cœur est plein. Plein à craquer de soleil, qui ne demande qu’à s’échapper !"

Il était d'ailleurs étonant de voir comment cette jeune femme tenait du soleil. Shyama adorait le jaune. Elle était d'ailleurs plus connue sous le nom d'Hurâtsum Kesari, " l'or safran". Elle portait toujours de longues robes d'une intense couleur safran.
Shyama se rassit sur son siège improvisé. Et se releva presque aussitôt. Il fallait qu'elle surveille le bateau en face d'elle, mais elle avait envie de danser. Elle avait envie d'un tambour. Non, d'un piano.
Sur elle comme en elle, tout avait tendance à se mélanger. Rien que son nom était le résultat d'un mélange assez étonnant. Si son prénom était typiquement indien, son nom lui était le fruit d'une ancienne langue syrienne. Shyama Itûr-Mêr, Syro-indienne...deux cultures en une personne. Alors pourquoi pas plusieures personnes en une seule femme ?

Une schyzophrène ? Non. Elle savait parfaitement ce qu'elle faisait. Toujours. Seulement, elle aimait multiplier les possibilités. Les possibilitées de jeu, cherchant à se distraire le plus possible.

Finalement, lassée de réfléchir, elle décida d'assouvir son envie de bouger tout en surveillant le bateau.
Elle commençat à sautiller sur place, envoyant valser ses mules délicatement brodées. Ses pieds nus martelaient le sol avec régularité, faisant tinter les nombreux bracelets qu'elle portait. Shyama attendait qu'une musique vienne à son esprit, pour pouvoir la danser.
Soudain, cette musique vint, du tréfond de son être. Une musique oubliée, vive, au son sourd et entrainant.
Telle une poupée désarticulée, elle se mit à sauter à droite, puis à gauche, dans d'invraisemblables figures, mélange de tout ce qu'elle connaissait. Sa danse finit par trouver une stabilité tournoyante, alors elle s'arrêta d'un coup. Cela ne l'interraissait plus.

Shyama se rassit sur le plot rocheux. Elle caressa amoureusement des yeux la sombre silhouette du bateau en face d'elle. A l'intérieur, il y avait ce qu'elle aimait le plus. Ses trésors. Cela allait de la tête d'ours empaillée à des statuettes de jade, en passant par des colonnes antiques, des chandeliers de bronze, et surtout énorméments d'écrits. Sous quelque forme que ce soit, de la tablette au parchemin, du livre imprimé au rouleau. Shyama maîtrisait un nombre impressionant de langues, vivantes ou mortes.
Elle avait hate de pouvoir tout installer. Mais il fallait attendre pour cela le jour. A la vérité, elle se demandait bien ce qu'elle allait pouvoir faire ici. Antiquaire ? Receleuse ? Experte ? Erudite ? Peu importait, Londre était un des rares endroits où elle n'avait pas encore mis les pieds. Pourtant elle paraissait extrêment jeune. La vingtaine, tout au plus. Et jeune, elle l'était. Mais pour elle, bien qu'humaine, les années comptaient triples. Pas une année ne passait sans qu'elle ait changé de pays, sans qu'elle ai acquis ou volés de nouveaux objets. Sans qu'elle se soit enrichie autant matériellement qu'intelectuellement.

Shyama brûlait la chandelle de sa vie par les deux bouts. Et elle en était heureuse.
Eclatant de rire, elle brisa le silence qui régnait de sa voix si étrange, à la fois riche et ensoleillée, dans laquelle perçait une pointe d'accent.

-"Nous sommes tous de grandes statues de sable.
pourquoi certains s'usent à garder leurs grains cohérents ?
Moi j'aime à voir la courbe incroyable
qu'il font lorsqu'ils s'échappent, sans aucun écoeurement."

Il ne fallait pas chercher un sens dans ses phrases, elle n'en avaient que trop. Shyama aimait parler, mais bien souvent, cela avait plus l'air d'énigmes ou des phrases émises par une folle. Pourtant, pour elle, tout était d'une logique imparable.


[hj : je sais, j'ai pas suivit le modèle de fiche, mais ça ira quand même ?^^']

Bha tu m'aurais fait un teste horrible je t'aurais certainement huée mais devant une si belle présnetation,je dis au diables les conventions,bienvenue parmis nous,ton avatar est magnifique soit dit en passant =)

Merci merci !!
Voui, l'est beau, hein, mon avatar ^^ je l'ai trouvé par hasard !

Il y aquand même quelque chose que j'adorerais savoir : suis-je validée ?

Mais bien sur !! Validée !! bon rp miss !!

Chouette chouette chouette ! *S'en va Rpiser en sautillant*